Les PME: cibles privilégiées des attaques de
rançongiciel
Pourquoi les PME
sont-elles une cible pour les attaques de rançongiciel et que peuvent-elles
faire pour se protéger contre la cyber-extorsion?
Selon la Banque mondiale,
les petites et moyennes entreprises (PME) jouent un rôle énorme dans la plupart
des économies, puisqu’elles représentent 90 % des entreprises du monde entier
et plus de 50 % de l’emploi. Il s’agit d’entreprises qui vont des restaurants
familiaux aux entreprises établies comptant plusieurs centaines d’employés, en
passant par les jeunes pousses.
Pourquoi les PME sont-elles
des cibles de prédilection?
Selon un
récent rapport du Ponemon Institute, le plus grand
défi auquel sont confrontées les PME est le manque de personnel pour faire face
aux cyber-risques, aux attaques et aux vulnérabilités, tandis que le deuxième
plus grand problème tourne autour des budgets limités. Le troisième grand défi
est que les entreprises peuvent ne pas comprendre comment se protéger contre
les cyberattaques.
Cela montre à quel point la sous-estimation d’une formation adéquate en matière de cybersécurité peut nuire à votre entreprise à long terme. Si une formation adéquate peut être un investissement coûteux, devoir faire face aux conséquences d’une attaque par rançongiciel peut s’avérer encore plus coûteux.
Quel est le coût d’une
attaque?
D’après le rapport de Datto, les rançongiciels figurent en tête de liste des menaces de logiciels malveillants auxquelles sont confrontées les PME, une sur cinq déclarant avoir été victime d’une attaque par rançongiciel. La rançon moyenne demandée par les acteurs de la menace est d’environ 5 900 dollars américains. Cependant, ce n’est pas le prix final; le coût de l’immobilisation est 23 fois plus élevé que la rançon demandée en 2019, s’élevant à 141 000 dollars US et représentant une augmentation de plus de 200 % de 2018 à 2019.
Et vous n’avez toujours pas pris en compte les
autres coûts – la découverte de l’attaque, l’enquête, le confinement, la
récupération et l’atteinte à la réputation. Il vous faut donc toujours tenir
compte du coût des informations perdues.
« Le financement des cybercriminels permet
également de financer des cyberattaques plus importantes, il faut donc rappeler
que le fait de payer ne fera pas toujours disparaître le problème »,
explique Jake Moore, spécialiste de la cybersécurité d’ESET.
Il est clair que votre premier objectif est
d’empêcher toute attaque de rançongiciel d’être efficace. La clé, c’est donc la
prévention, et elle comprend ces mesures de base :
- Tous les employés doivent suivre une formation
régulière afin d’être au courant des
meilleures pratiques en matière de cybersécurité.
Cela peut grandement contribuer à réduire les risques qu’ils cliquent sur des
liens potentiellement dangereux dans leurs courriels, qui pourraient être
truffés de rançons, ou qu’ils branchent des périphériques USB inconnus qui
pourraient être chargés de logiciels malveillants.
- Vous devez toujours garder vos systèmes
d’exploitation et autres logiciels à jour avec la dernière version disponible
et, chaque fois qu’un correctif est publié, l’appliquer.
- Prévoyez toujours le pire et espérez le meilleur.
Prévoyez donc un plan de continuité des activités en cas de catastrophe. Ce
plan doit inclure une sauvegarde des données et peut-être même une
infrastructure de sauvegarde que vous pourrez utiliser pendant que vous essayez
de restaurer vos systèmes verrouillés.
- Les sauvegardes sont essentielles pour tout le
monde, qu’il s’agisse de particuliers ou de grandes entreprises. Sauvegardez
régulièrement vos données critiques et testez fréquemment ces sauvegardes pour
voir si elles fonctionnent correctement, afin qu’elles ne vous laissent pas
dans l’embarras si vous êtes touché. Au moins les données les plus précieuses
devraient également être stockées hors ligne.
- Réduisez la surface d’attaque en désactivant ou
en désinstallant tout logiciel ou service inutile. Notamment, comme les
services d’accès à distance sont souvent le principal vecteur de nombreuses
attaques de type rançongiciel, vous seriez bien avisé de désactiver entièrement le
RDP sur Internet ou du moins de limiter le nombre de personnes
autorisées à accéder à distance aux serveurs de l’entreprise via Internet.
- Ne sous-estimez jamais la valeur d’une solution
de sécurité multicouche réputée. Outre vos employés, c’est votre première ligne
de défense que vous devez avoir en place pour vous protéger contre toutes
sortes de menaces, et pas seulement contre les attaques de rançongiel.