Parce que quiconque ayant des talents de piratage pourrait essayer de
parvenir à lire les votes, voire même de carrément truquer le décompte des
votes.
La Suisse invite les pirates éthiques (ou white
hats) des quatre coins du globe à tenter de compromettre son futur système
de vote électronique lors d’une élection simulée qui se déroulera sous peu.
L’objectif est de détecter et de supprimer toutes les failles logicielles,
avant que le système ne soit bel et bien utilisé.
Ce « test d’intrusion publique » s’amorcera le 25 février et
se poursuivra jusqu’au 24 mars, date à laquelle l’urne sera déchiffrée et
ouverte, selon l’annonce publiée sur le blog de la Poste Suisse, qui exploite
le système.
« Un test d’intrusion est déjà effectué par un organisme accrédité
dans le cadre du processus de certification. Le test d’intrusion publique a
l’avantage supplémentaire d’inclure un grand nombre de personnes pour tester la
sécurité d’un système, » peut-on lire dans la section du site Web consacrée à ce
test.
Le site s’occupera également de la soumission des vulnérabilités que
l’on peut trouver dans le système de vote électronique. Chaque faille
découverte sera analysée par une société indépendante et pourra être
récompensé par un montant allant jusqu’à 50 000 francs suisses
(environ 50 000 $US), si elle mène à une attaque non détectée de manipulation
du vote. Au total, 150 000 francs suisses seront à gagner.
Le test est ouvert à tous, où qu’on se trouve dans le monde. Pour
participer, il suffit de s’inscrire sur le site dédié et de télécharger les
fausses cartes de vote électronique associées.
La Suisse est connue pour avoir organisé de nombreux votes, en
particulier des référendums sur des questions spécifiques. Rien qu’en 2018, les
Suisses ont été appelés quatre fois aux urnes, pour un total de 10 référendums. Depuis
2004, la plupart des 26 cantons de Suisse permettent aux Suisses de l’étranger de voter par voie électronique à titre d’essai, et plusieurs cantons
offrent la même possibilité aux résidents. Le gouvernement vise à faire du vote
électronique un élément de plus en plus important dans le processus électoral
du pays comme solution de rechange au vote en personne et au vote par
correspondance.
Entre-temps, la sécurité des
systèmes de vote électronique (et surtout, ses défaillances) est
considérée comme une préoccupation sérieuse dans de nombreux pays. Le rapport des
Tendances 2018 d’ESET a lui-aussi abordé les implications possibles
pour la démocratie que font planer les faiblesses dans la sécurité des systèmes
de vote en ligne.
https://www.welivesecurity.com/fr/2019/02/20/suisse-recompense-vote-electronique/