Cecilia Pastorino
Nous
partageons trois options de réseau différentes pour naviguer anonymement sur
Internet et ainsi protéger votre vie privée.
Alors que la protection de la vie privée se renforce sur Internet, de
plus en plus d’utilisateurs décident d’utiliser des services proxy ou VPN pour
éviter de laisser des traces sur le réseau. De ce fait même, les réseaux
anonymes comme Tor deviennent de plus en plus populaires et leur utilisation
est de plus en plus répandue. Chacun de ces réseaux pour surfer anonymement a
été développé pour des utilisations et des fins différentes, de sorte qu’ils
n’ont pas tous les mêmes caractéristiques. En ce sens, l’idéal est d’apprendre
à utiliser chacun d’eux afin de choisir le plus approprié dans chaque contexte.
Nous vous présenterons ici les avantages et les inconvénients de Tor,
I2P et FreeNet.
TOR
Connu sous le nom de « Onionland », à
cause du routage en oignon qu’il implémente pour anonymiser la communication en
encapsulant les messages en couches, Tor est le
réseau le plus connu utilisé hors de la surface Internet. Le réseau Tor est
composé de nœuds d’entrée, de transit et de sortie, par lesquels passe la
communication de l’utilisateur jusqu’à sa destination. La multiplicité des
sauts et le chiffrement qu’il implémente dans chacun d’eux rendent presque
impossible le suivi ou l’analyse d’une communication.
On estime que le réseau Tor compte actuellement une
moyenne de 200 000 utilisateurs, ce qui en fait aujourd’hui le plus grand
réseau anonyme. Son utilisation massive est un grand avantage pour les
utilisateurs, puisque le navigateur Tor est très simple à utiliser et supporte
plusieurs langues et différentes plateformes, telles que Linux, Windows et même Android.
De plus, la vitesse de navigation est très bonne et consomme relativement peu
de ressources.
Quoi qu’il en soit, le réseau Tor est toujours un
réseau de proxy anonymes, souvent même surpeuplés. Son utilisation est très
utile pour la navigation traditionnelle, la consultation de sites Web et
l’accès à du contenu non indexé, mais ce n’est peut-être pas la meilleure
option pour les autres types de communications.
Sufer anonymement
avec I2P
L’Invisible Internet Project (ou
I2P) est un réseau anonyme et décentralisé qui permet également aux
utilisateurs et aux applications de surfer anonymement. Contrairement au
routage « en oignon » utilisé par TOR, dans I2P le mode de
communication est comparé à de l’ail, où chaque message est une gousse et
l’ensemble d’entre eux est une tête d’ail. Ainsi, dans I2P, plusieurs paquets
(ou messages) sont envoyés au lieu d’un seul, passant par différents nœuds. De
plus, des tunnels d’entrée et de sortie unidirectionnels sont utilisés, de sorte
que la requête et la réponse suivront des chemins différents. En même temps, à
l’intérieur de chaque tunnel, il y a un cheminement d’oignons similaire à celui
de Tor.
En ce sens, avec I2P, il est beaucoup plus complexe
d’effectuer une analyse de trafic que dans TOR ou un VPN traditionnel, car il
utilise non seulement plusieurs nœuds et tunnels, mais envoie également
plusieurs paquets au lieu d’un seul.
Le principal
avantage de I2P est qu’il peut être utilisé pour toutes les activités que nous
faisons sur Internet, car il est compatible avec la plupart des
applications, comme les navigateurs, Torrent et autres P2P, la messagerie, les
chats, les jeux et bien plus encore. De plus, la documentation du projet est
très claire et complète, permettant aux utilisateurs de personnaliser leurs API
pour toute application.
Cependant, comme il n’est pas aussi populaire que
Tor, il n’a toujours pas le même volume d’utilisateurs, ce qui rend parfois la
navigation plus lente.
Naviguer dans
l’anonymat avec FreeNet
FreeNet est
le plus ancien de tous les réseaux, étant en fonction depuis 2000. Freenet est
conçu comme un réseau peer-to-peer (P2P) non structuré de nœuds non
hiérarchiques, parmi lesquels ils partagent des informations. Comme Tor ou I2P,
la communication voyage entre différents nœuds d’entrée, intermédiaires et de
sortie.
L’objectif de FreeNet est de stocker des documents
chiffrés, auxquels on ne peut accéder qu’en connaissant la clé qui y est
associée, ce qui permet d’éviter qu’ils ne soient trouvés ou censurés. En
même temps, il offre l’anonymat à la fois à ceux qui publient et à ceux qui
téléchargent des informations.
Parmi ses principales fonctions, Freenet vous
permet de naviguer sur des sites Web, de consulter ou de lire des forums et de
publier des fichiers avec de solides contrôles de confidentialité et
d’anonymat. De plus, étant un réseau peer-to-peer, il constitue
la meilleure des trois options présentée ici pour publier et partager du
contenu anonyme. Cependant, cette même fonctionnalité a
l’inconvénient que chaque utilisateur doit héberger le matériel sur son
ordinateur pour le partager, ce qui nécessite beaucoup d’espace disque et de
ressources.
Chaque réseau a été conçu avec un objectif spécifique.
C’est donc dire que, pour obtenir un résultat optimal, il convient de combiner
le meilleur de chacun. Tor et I2P n’ont pas la persistance de Freenet, mais ce
dernier ne supporte pas la musique ou la vidéo en streaming comme Tor et I2P.
D’autre part, I2P a une grande flexibilité et est facilement adaptable à
n’importe quelle application, mais il ne dispose toujours pas d’un meilleur
système proxy que le réseau Tor.
Comme beaucoup d’outils, chacun de ces réseaux
anonymes a ses propres fonctionnalités, avantages et inconvénients; donc, si
vous voulez vraiment avoir le contrôle sur votre vie privée et surfer de
manière totalement anonyme, nous vous recommandons d’apprendre à utiliser
plusieurs d’entre eux.